Grossesse avec diabète de type 1 : un parcours de force et de stabilité
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Être enceinte est une expérience magnifique et transformatrice. Pour celles d'entre nous qui vivent avec le diabète de type 1, c'est aussi un parcours qui comporte ses propres considérations. Si le monde se focalise sur les complications potentielles, changeons les choses. Il ne s'agit pas de prévenir, mais de se donner les moyens d'agir. Vous pouvez tout à fait vivre une grossesse et un bébé en bonne santé. Il suffit d'une planification minutieuse, d'un suivi attentif et d'une approche collective.
*Tout ce qui est indiqué ici ne constitue pas un avis médical. Contacter votre médecin est le meilleur moyen de vous assurer de disposer de toutes les informations nécessaires à votre situation.
Planifier un voyage réussi
La première étape, et la plus importante, est souvent celle qui se déroule avant même la conception. Planifier sa grossesse est crucial pour la prise en charge du diabète de type 1. En collaborant avec votre équipe soignante pour stabiliser votre glycémie (un objectif d'HbA1c de 6,5 % ou moins est souvent recommandé) avant de concevoir, vous réduisez considérablement le risque de complications pour vous et votre bébé. Cette approche proactive vous permettra de vivre une grossesse sereine.
Si votre grossesse n'est pas planifiée, pas de panique ! La meilleure chose à faire est de contacter votre équipe soignante dès que vous l'apprenez. Elle vous guidera sur les mesures à prendre pour maintenir votre glycémie dans des valeurs sûres et s'assurera que vous prenez les bonnes vitamines, comme une dose plus élevée d'acide folique.
Le grand débat : pompe ou injections
L'une des questions les plus fréquentes est de savoir comment gérer au mieux l'insuline pendant la grossesse. Faut-il utiliser une pompe ou poursuivre les injections multiquotidiennes ? En réalité, les deux méthodes peuvent être très efficaces. Il s'agit de trouver celle qui vous convient le mieux.
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Pompes à insuline : De nombreuses femmes apprécient la flexibilité et la précision exceptionnelles d'une pompe, un atout majeur pendant la grossesse. Vous pouvez ajuster vos débits basaux et vos bolus pour gérer les fluctuations des besoins en insuline liées à la croissance du bébé et aux changements hormonaux. Cela peut vous aider à gérer les nausées matinales et à stabiliser vos taux d'insuline pendant la nuit.
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Injections : L'injection multidose avec stylo ou seringue est également une méthode parfaitement viable et efficace. L'essentiel est d'être assidu et prêt à ajuster vos doses fréquemment, parfois quotidiennement, en fonction de votre glycémie. Votre équipe soignante vous accompagnera pour établir un schéma thérapeutique adapté à votre situation.
Quelle que soit la méthode choisie, une surveillance régulière de la glycémie (et un CGM est une bouée de sauvetage ici !) n’est pas négociable.
Les montagnes russes de la grossesse : demande et résistance à l'insuline
Vos besoins en insuline évolueront radicalement tout au long de votre grossesse. C'est une véritable montagne russe, et vous en êtes le moteur.
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Début de grossesse : Vous pourriez constater une diminution de vos besoins en insuline au cours du premier trimestre. Ceci est dû aux changements hormonaux, et c'est une période où vous devez redoubler de vigilance face à l'hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang), qui peut survenir sans prévenir.
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Deuxième et troisième trimestres : Préparez-vous à un changement majeur. À mesure que votre placenta grossit, il produit des hormones qui provoquent une importante résistance à l’insuline. C’est le moyen utilisé par votre corps pour s’assurer que votre bébé reçoive suffisamment de glucose. Pour vous, cela signifie une augmentation considérable de vos besoins en insuline. Il n’est pas rare que vos doses doublent, voire triplent, d’ici la fin de votre grossesse. C’est tout à fait normal et c’est le signe que votre corps s’adapte pour accompagner la croissance de votre bébé.
Le « test du jus » inutile
Maintenant, abordons le sujet tabou. Chaque femme enceinte est soumise à un dépistage du diabète gestationnel, qui implique généralement un test de tolérance au glucose (celui avec la fameuse boisson à l'orange, bien sucrée). Mais le problème, c'est que vous avez déjà reçu un diagnostic de diabète. Vous n'avez pas besoin de refaire le test.
Alors, lorsque votre gynécologue ou une infirmière vous parlera du test de glycémie, vous pourrez expliquer gentiment et avec assurance qu'étant donné votre diabète de type 1, ce test n'est pas nécessaire. Vous surveillez et gérez déjà votre glycémie avec une routine bien plus rigoureuse que celle que le test vous imposerait. Croyez-moi, vous serez ravie de renoncer à ce jus d'orange répugnant !
Réflexions finales
Être enceinte et avoir un diabète de type 1 est un défi, mais vous êtes parfaitement capable de le relever. Cela demande du dévouement, mais c'est un cheminement qui culmine avec l'incroyable récompense d'une nouvelle vie. N'oubliez pas : vous êtes une guerrière. Vous gérez une maladie chronique chaque jour. La grossesse n'est qu'un chapitre de plus de votre histoire de résilience. Appuyez-vous sur votre équipe soignante, échangez avec d'autres femmes qui ont traversé cette épreuve et célébrez chaque petite victoire. Votre corps fait des merveilles, et vous aussi.